Ses familles de typographie sont héritées de l’antiquité romaine.
Leurs empattements marquent d’un petit trait le départ et l’arrêt des formes ce qui apporte de la lisibilité aux lettres dans les petites tailles.
Les pleins et les déliés permettent un jeu subtile d’ombre et de lumière, ce qui apporte beaucoup de raffinement.



CALLIGRAPHIE Claude Mediavilla [p 195]
1 Les humanes
Ces premiers caractères mobiles sont proches de l’écriture calligraphique de la Renaissance italienne:
– l’axe est fortement incliné,
– la traverse est oblique sur la lettre e,
– le contraste entre les oleins et les déliés est relativement faible,
– les empattements sont robustes.

Calendarius de Regiomontanus, 1478, Erhard Ratdolt


Premiers caractères italiques, vers 1500.
Francesco Griffo
La Bembo
Typographie créée en 1929 par Stanley Morison pour la compagnie Monotype d’après les lettres de 1495 dessinées par Francesco Griffo pour l’imprimeur vénitien Alde Manuce.
POUR QUEL USAGE ?
Bien proportionnée,
Empattements fonctionnels,
Absence de traits distinctifs.
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Pour:
– des textes longs très lisibles!
En savoir plus sur cette typographie:
www.typographie.org/histoire-caracteres/b/bembo.html
2 Les garaldes

Dans cette famille de caractères, la plume reste perceptible, notamment sur l’attaque des fûts. L’axe de la lettre se redresse et les pleins et les déliés s’accentuent.
La Garamond par Garamont
Claude Garamont (1499-1561) naît et travaille à Paris comme graveur de caractères typographiques. « En 1539, il grave pour Robert Estienne (imprimeur de François Iᵉʳ pour le grec) trois corps des Grecs du roi […] Ces caractères furent employés pour l’édition des ouvrages de Xénophon. »
Fondée sur les minuscules de l’écriture carolingienne du IXe siècle dont Antoine Augereau qui avait en 1532 sorti un Romain révisé. En 1550, des capitales furent adjointes au bas de casse.
À partir de la fin du XVIe siècle, le Garamond (et ses cousins) devient le caractère Romain standard.
En 1924, la fonderie allemande Stempel sort sa propre relecture, gravée, d’après les dessins d’origine de la fonderie Egenolff-Berner de Frankfort.


Petite histoire de la Garamond:
Lien radio
Garamond, un alphabet qui a du corps:
www.grapheine.com/divers/garamond-corpvs-un-alphabet-qui-a-du-corps
Textes issus des sites:
www.typographie.org/gutenberg/garamond-4-romain.html
www.indexgrafik.fr/claude-garamont/

POUR QUEL USAGE ?
Fuidité,
Équilibre des formes,
Approches généreuses,
Proportions équilibrées,
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Produisent
– des gris typographiques d’une grande élégance,
– des textes longs particulièrement agréables à lire.
2 Les didones
La famille typographique des didones se caractérise par des empattements rectilignes et des déliés d’une extrême finesse.
Elle correspond à une période de rationalisation (rationalisme des Lumières) et marque le début de l’ère des polices d’écritures modernes avec des règles spécifiques qui s’éloignent de l’écriture manuelle (contraste entre les pleins et les déliés, formes épurées).
Le contraste entre ses pleins et ses déliés parfois poussé à l’extrême, ne facilite pas toujours la lecture des didones, contrairement au Garamond qui a un dessin généreux. Il sera alors préférable de ne pas utiliser ces polices pour composer des textes longs.



La Bodoni
Typographie conçue par Giambattista Bodoni en .

POUR QUEL USAGE ?
Forts contrastes entre les pleins et les déliés.
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À utiliser pour
– des textes relativement courts.
La Didot
le Didot fut créé entre 1784 et 1811 par Firmin Didot.
« Le Didot est une typographie avec sérif qui se caractérise par de fins empattements et par un contraste fortement marqué entre des pleins très noirs et imposants, et des déliés extrêmement délicats. Ce contraste lui confère une élégance, un raffinement ainsi qu’une forte lisibilité. »
Le raffinement que dégage cette typographie plaît encore énormément aujourd’hui. Elle est très utilisée dans le monde de la mode. Elle est utlisée pour les logos de Giorgio Armani ou America’s Next Top Model. Et de nombreux magazines de mode ou de design l’utilisent également, comme Vanity Fair, Elle, Vogue…

Histoire de la famille Didot et du caractère Didot:
www.grapheine.com/histoire-du-graphisme/typorama-03-didot-typographie



3 Les mécanes

Ces caractères aux empattements rectangulaires et massifs, sont nés de l’ère industrielle où l’accent était mis sur la solidité et la mécanisation. Leurs formes régulières et géométriques évoquent les mécaniques industrielles.
Les Mécanes répondent aux nouvelles exigences de la publicité.

La Clarendon
Elle voit le jour à la Fann Street Foundry alors dirigée par W. Thorowgood en 1845.
Il se présente comme un caractère gras et étroitisé destiné à compléter les titrages en caractères romains traditionnels. Son dessin simplifié et solide le prédestinait à l’impression de journaux.
Une de ses versions, la French Clarendon, était autrefois sur les posters “Wanted” du Grand Ouest américains et les posters de cirques. Aujourd’hui elle apparaît dans le logo de Sony, Starbucks, et du journal El Pais.

Histoire de la Clarendon:
www.typographie.org/histoire-caracteres/c/clarendon.html






La Caslon ionic
Par Paul et Greg Gazdowicz, 2019
POUR QUEL USAGE ?
Empattements lourds,
Faible contraste,
Disponible en 4 graisses avec les italiques.
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– Représente l’âge industriel du milieu du XIXe siècle,
– Permet de multiples usages: texte courant ou titrage.